La Mythologie wobé
La mythologie des wés a été particulièrement étudiée par Girard, un anthropologue francais, en pays wobé (nord du pays wé qu'il orthographie "Ouobé"). Il a essayé de rassembler les éléments du mythe Wé pour reconstituer la cohérence primitive de l'ancienne tradition. C'est une partie de son travail qui est transcrit sur Wobebli.
Les wobés expliquent ainsi l'origine de leur peuple : Leurs premiers ancêtres désignés sous le terme générique de Tingnons, venant directement du ciel(voir Cosmologie et origine du gbâ), s'installèrent sur les montagnes ou les wobés vivent encore aujourdhui't (d'autres groupes wés font état de migrations, voir Origine du peuple Wé). Ils y rencontrèrent les premiers occupants des lieux, les génies Kosri et reçurent d'eux la Srihakê ou Loi des Grands Masques.
Masque individuel représentant un tingnon.
Remarquer les oreilles caractéristiques.
Girard J. (1967)
Chaque clan wé provient de la fusion d'un être venu du ciel et d'un animal. Il existe donc une alliance (voir gbâ) entre le clan et l'éspèce animale de "même sang" qui n'est jamais consommée par les membres du clan.
Les Siangnons, l'éspéce humaine actuelle, sont les descendants dégénérés des Tingnons : Au fil des générations, l'apparence animale de ces derniers a été perdue. La loi des masques a été oubliée par les Siagnons puis rétablie et adaptée à la nouvelle race par Gnon soa, un héros qui personnifie le culte des ancêtres.
Les légendes évoquent des êtres rougeâtres de petite taille, les Kosris et les Tekpetins, qui pourraient être le souvenir transformé d'une cohabitation des Wés avec les pygmées.
Les lignages Sehinou, dont le gbâ est le poisson, sont répartis dans tous le pays Wé et pourrait correspondre au descendants d'un peuple "civilisateur" des Wés.