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La Sorcellerie en pays Wé et en dans le reste de la Cote d'ivoire

2 grands sorciers démasqués par une féticheuse
Le Général Guei s'attaque aux sorciers 
Le cercueil désigne le sorcier
Vengeance de la sorciére répudiée
Sorcellerie dans le foot

Les sorciers "mangeurs d'âmes"

Aujourd’hui encore, les wès et les autres peuples de l’ouest ivoirien (dans, mahoukas, krous...) restent très imprégnés par la crainte des activités meurtrières prêtées à des sociétés secrètes de sorciers "mangeurs d’âmes". C’est une peur qui est d’ailleurs partagée par presque tous les ivoiriens, si ce n’est pas par tous les africains. Excepté dans le cas où la cause de la mort est évidente, personnes très âgées ou meurtre, le décès est souvent considéré comme le résultat d’une conjuration à caractère magique. Quand un homme meurt dans un accident de voiture, quand un enfant se noie ou qu’un vieil homme décède d’une crise cardiaque, les Wès disent : "Nous passons tous par cette route sans difficultés particulières. Tous les enfants se baignent à cet endroit sans se noyer. Il était en excellente santé, buvait, fumait et courrait les filles sans jamais se fatiguer. Pourquoi, le défunt est il mort prématurément ?"

Masque de féticheur
(Masque de féticheur,Viard, 1934,les guérés peuple de la forêt)

La cause de ces décès atypiques est souvent attribuée à un meurtre "mystique" qui aurait été perpétré lors d’un "repas de sorciers mangeurs d’âmes". Un parent est souvent suspecté, ce qui est une source de discorde dans les familles, les communautés villageoises et même parmi les ivoiriens vivant à l’étranger. En effet, chez les wés, les sorciers sont censés se partager l’âme d’un membre de leur famille encore vivant. Soupçonner son oncle ou son cousin d’avoir assassiné son père ou sa mère en sorcellerie est donc le lot de beaucoup de familles wès.


Extrait de Magie Noire, BD réalisée par GROUD G. Gilbert

Le complot des "mangeurs d’âmes" est souvent "révélé" au cours d’un événement surnaturel ou plus simplement par la vision d’un féticheur, prêtre chrétien ou marabout musulman. La presse ivoirienne rapporte régulièrement la découverte de nouveaux sorciers en pays Wé ou parmi d’autres ethnies ivoiriennes. Ils existent de nombreux exemples de sorciers qui ont avoués leurs crimes et désignés leurs instruments rituels ainsi que leurs complices.

Extrait de Magie Noire, BD réalisée par GROUD G. Gilbert

Aussi extraordinaire que cela puisse paraître pour un esprit rationnel, des sorciers sont régulièrement condamnés pour des meurtres "mystiques" qui ne reposent sur aucun fait matériel car l’article 205 du code pénal ivoirien puni la sorcellerie :"Est puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 100.000 à 1.000.000 de francs, quiconque se livre à des pratiques de charlatanisme, sorcellerie ou magie, susceptibles de troubler l’ordre public ou de porter atteinte aux personnes ou aux biens.". Dans l’ancien temps, un poison préparé avec un bois rouge était utilisé pour confondre les sorciers qui mourraient en l’absorbant. Une de nos grand-mères, qui n’était pas sorcière, a survécu à deux procès en sorcellerie au cours desquels elle a du absorber le poison.

sorcier wé

(Un sorcier guéré,Viard, 1934,les guérés peuple de la forêt)

La révélation du complot des sorciers peut avoir lieu lors d’un rêve. Dans les années 80, une des personnes qui participe au site a assisté à une réunion des wobés (wés du nord) habitant la ville de Bouaké. Un wobé d’une quarantaine d’année se sachant condamné est venu demander un peu d’argent pour retourner mourir dans son village. Il venait de rêver qu’il avait été transformé en papaye et que des sorciers s’étaient partagés son corps avant de le dévorer. Les participants ont préférer lui donner son billet de bus tant qu’il était en vie plutôt que d’attendre son décès et de payer le rapatriement du corps au village. L’homme est mort quelques jours après son retour au village.

Sorcellerie dans la presse ivoirienne

Les ivoiriens utilisent également une méthode méconnue des experts de la police scientifique pour retrouver les coupables d’un crime, "mystique" ou non. Lors de l’enterrement d’une victime, il n’est pas rare que le cercueil entraîne ses porteurs dans la direction des assassins. Ce phénomène est très fréquemment rapporté par la presse. Ainsi, lors d’une cérémonie pour les victimes d’un attentat au bazooka contre le chef de guerre Guillaume Soro, les cercueils des victimes se sont dirigés vers la tribune officielle où se trouvaient réunis des représentants des diverses factions ivoiriennes ainsi que des officiels français ou de l’ONU. Les vigoureux soldats qui portaient les cercueils ont cependant réussis éviter le scandale en forçant les cercueils à reprendre leur place.

Cercueil désignant les responsables d'un attentat


Cette peur des sorciers, très profondément ancrée dans la conscience collective, n’est pas un simple fantasme car les sorciers existent vraiment, même si les pouvoirs que leurs prêtent les wés sont assez invraisemblables.

Dans la société traditionnelle, la vie spirituelle était organisée autour d’une multitude de confréries vouées chacune à un culte particulier et dont les activités ne devaient jamais être révélées publiquement. Certaines de ces sectes étaient reconnues d"utilité publique" comme la société des masques, la société des fétiches Koui, les hommes-panthère ou les jongleurs d’enfants Sangnoulous. L’identité de leurs membres ne devait jamais être révélée mais elle était plus ou moins connue par les adultes du village. Le fonctionnement de ces confréries, aujourd’hui en déclin,impliquait des cérémonies publiques spectaculaires et il a été relativement bien décrit par les explorateurs et les scientifiques.

D’autres sectes sont, par contre, considérées comme tout à fait malfaisantes et leurs membres sont appelés sorciers, ou en wé "Wu-digo", ce qui signifie littéralement "celui qui utilise le Mal", ou plus couramment "gougnon". Leurs cérémonies et leurs motivations sont évidemment beaucoup plus mal connu, y compris par la population wé qui les craint.

Les gougnons sont nombreux et redoutables, au moins par leur excellente connaissance des poisons traditionnels. Ainsi l’administrateur Viard, en poste en pays Guéré, estimait en 1934 que "il n’est peut-être pas téméraire d’affirmer que 15 % des décès dus à d’apparentes maladies sont provoqués en ce pays par des manoeuvres criminelles".

La sorcellerie, de même que d’autres croyances magique comme les fétiches Koui, est supposée permettre de réaliser certains objectifs comme de gagner un match de football, faire réussir une affaire commerciale ou se venger d’une personne mais les wé leurs prêtent une autre motivation moins matérielle : Le but du gougnon semble être d’accroître son "pouvoir" en "consommant des âmes humaines" dans un "repas" partagé avec ses confrères. Le "gibier" de ce repas doit être un parent de l’un des participants. Celui qui a pris part à cette cérémonie criminelle contracte une dette vis à vis des autres "convives" et devra l’éteindre en fournissant l’âme de l’un de ses parents pour un autre "repas" de sorcier. S’il ne le fait pas, ses anciens complices se retourneront contre lui. C’est le "pacte" des sorciers. Les wé pensent aussi que les sorciers préfèrent "manger l’âme " de quelqu’un qui a réussi socialement que celle d’un enfant ou d’un adulte peu considéré. La jalousie est donc l’une des motivations prêtées aux sorciers.

La sorcellerie responsable de touts les maux

 

Le gougnon cherche à montrer sa suprématie sur les autres détenteurs d’un "pouvoir mystique", masques, féticheurs ou sorciers concurrents. La sortie des masques dans un village est souvent l’occasion d’un combat "mystique" qui passe inaperçu des profanes.

Pour les Wé, la vocation du sorcier est le plus souvent innée. Les jumeaux sont supposés être naturellement prédisposés à la sorcellerie à cause de leur "caractère serpent". Le plus souvent, la vocation du sorcier est transmise par la réincarnation d’un ancêtre lui-même sorcier. Cette potentialité peut être révélée à l’individu par les proches informée de cette réincarnation ou par d’autres voies comme le rêve. Dans tous les cas, l’individu a la possibilité de cultiver cette faculté ou de refuser d’entrer dans la voie du Wu (= mal).

Cette liberté de choix continue à exister même pour un sorcier fait, mais celui qui abandonne la sorcellerie s’expose à la vengeance de ses condisciples. Il existe d’ailleurs de nombreux cas de gougnons retournés, les "zoos", qui prétendent utiliser leur savoir pour lutter contre les sorciers.

Le Général Guei s'attaque aux sorciers

Armand B. DEPEYLA
Soir Info, 14 février 2002

Le Général de Brigade Robert Guei, ex-chef d'Etat sous la transition militaro-civile (décembre 1999- 24 octobre 2000) a exprimé, devant une foule compacte sortie pour l'accueillir sur la place publique, son haut-le-cœur face aux pratiques de sorcellerie noire, de plus en plus courante dans la région de Man, source de nombreux décès des cadres Dan et Wê.


Le Gal Guei

Invité samedi 12 février 2002 dernier à donner sa bénédiction à la cérémonie de réconciliation des fils et filles des tribus de Kirou et Tébao dans la sous-préfecture Totrodrou (Kouibly), l'ex-chef du CNSP, avec le franc parler qu'on lui connaît, a asséné ses vérités, avec le bon ton, aux sorciers de cette contrée, qu'il s'est toutefois gardé de citer nommément. Sans fard, le Général Guéi s'en est vertement pris à ces sorciers qui "ensorcellent avant de manger l'âme des cadres de leur village au point ou ceux-ci ont peur quelque fois de s'y aventurer pour faire des réalisations ". L'ancien chef d'Etat, en initié, a déploré, dénoncé et condamné l'attitude de certains dignitaires, notamment les chefs de familles et les gardiens des cases sacrées, qui consiste "à livrer leurs progénitures aux confréries de sorciers en guise de sacrifices rituels pour certains ou de paiement de dette pour d'autres ".

Il faut dire que la sorcellerie fait des ravages à l'ouest, principalement dans le milieu des cadres et des salariés. Selon l'Agence Ivoirienne de Presse (AIP) qui rapporte l'information, le Général Guei qui a noté que " des cadres sont les victimes les plus prisées dans les festins des sorciers ", a signifié " qu'un village sans cadre ressemble à une chambre sans lumière ". Il a alors demandé, dans des propos qui ont pris les allures d'une mise en garde, que " la vie de l'être humain, quel que soit son rang social, soit dorénavant préservée, étant donné que ce sont plutôt les moutons et autres animaux domestiques qui sont destinés à être immolés en sacrifices ", a ajouté le Général. Sans esquisser des pistes de solutions pour combattre ce phénomène qui n'a pas encore fait l'objet d'une législation claire en Côte d'Ivoire, le Général a estimé que ces genres de pratiques qui ravagent nos villages sont à combattre par tous les moyens.(...)

 

2 grands sorciers démasqués par une féticheuse

René Dessonh, Douze, 15 Mai 2001
Sogbê Madeleine et Séa André font partie de la confrérie des sorciers de Batiebly dans la commune de Kouibly. Élèves, étudiants et fonctionnaires de l'État sont leur cible. Ils ne pourront plus tuer puisqu'ils ont été démasqués récemment par dame Massandjé, féticheuse basée à Man.

A Batiébly, Séa André et Sogbê Madeleine sont des maîtres incontestables dans leur confrérie. Ils n'hésitent pas à attenter à la vie des élèves et étudiants. Début avril 2001, les rumeurs de mort de 4 jeunes de Batiebly circulent. Ces rumeurs vont se confirmer plus tard quand on apprend que Séa André 75 ans environ, doit un crédit de cuisse d'homme à M. Kah Denis, en sorcellerie. (Précisons que Séa est le beau-père de dame Sogbê Madeleine). Dans sa panique, car il lui fallait absolument rembourser sa dette, Séa obligera dame Sogbê à livrer son fils Sadoyi (20 ans). Le tout puissant Séa ira donc tuer le jeune Sadoyi en sorcellerie. Rappelons que Séa avait 4 femmes et 23 enfants. A ce jour, les 4 femmes ne vivent plus et sur les 23 enfants, trois ont été "mangés" par lui. "Je tue et je mange la chair humaine pour augmenter ma puissance et devenir roi des sorciers" a déclaré Séa André. Le père de Sadoyi, très amer après le décès de son fils, sollicitera alors dame Massandjé féticheuse basée à Man et très douée dans la détection des "mangeurs d'âmes". Cette dernière ira donc à Batiébly pour détecter ces mangeurs d'âmes. Épinglée, dame Sogbê va à son tour désigner Séa André. Qui dit avoir hérité la sorcellerie de ses grands parents. Un canari plein de fétiches a été découvert chez Sogbê et Séa. A Kouibly, les jeunes fuient les villages et se réfugient en ville. A Guinglo-Guezon village de Kaé Oulaï, coach du Stade, les rumeurs font état de 4 jeunes qui mourront d'ici fin juin 2001. Peur et psychose ont gagné la population.

GUIGLO : Répudié du foyer conjugal, elle initie sa fille à la sorcellerie pour tuer son mari.


(SoirInfo -- Mercredi le 1 Octobre, 2002)
“ L’amour c’est pas forcé ”. Ce bout de phrase de la chanson de l’artiste zouglou Molière, semble n’avoir aucune répercussion dans l’esprit de dame G. M. Alors qu

’elle vit en parfaite harmonie avec Y.K.J., son mari, des turbulences surviennent. Et en dépit d’intervention de bonnes volontés, l’enseignant qui n’entend plus vivre avec une femme de sa trempe, la répudie. Mais ce n’est pas du goût de la femme répudiée. Elle tente plusieurs médiations qui ne donnent pas les résultats escomptés. Son homme reste ferme sur sa décision. Alors germe dans l’esprit de cette dame, la vengeance. Surtout celle de tuer son mari qui s’est mis en ménage avec une autre femme. Mais comment faire pour réussir son triste projet surtout qu’elle ne peut pas l’approcher. Elle trouve alors la parade. G.M. initie sa fille à la sorcellerie pour que ce soit elle qui porte l’estocade à son père. Et depuis, les malheurs se succèdent dans la famille de l’enseignant. Sa nouvelle femme tombe malade. Lui aussi n’est pas épargné par des maux qui ne s’expliquent pas. En somme, les siens et lui vivent de difficiles moments. Mais certainement prise de remords, sa fille Y.A., devant son état de grabataire, lui révèle tout en soutenant que c’est sa mère qui l’a commise pour attenter à sa vie de façon occulte. Elle avoue qu’elle doit même tuer sa sœur aînée dont la chair doit servir de festin à la confrérie pendant les fêtes de fin d’année. Expliquant les causes de la maladie de son père, la fillette indique qu’elle l’a fusillé avec une arme à feu mystique. Mais s’il a jusque-là la vie sauve, il le doit à Dieu qu’il prie tant. C’est devant toute une assemblée que G.M. a été dénoncée. Et depuis lors, elle est reniée par tous.

GUIGLO : DRAME


samedi 22 octobre 2005 par Rene D. EMASTE

Un drame des plus épouvantables ; qui a fait deux morts, a, récemment, secoué le village de Niouldé dans la sous-préfecture de Guiglo. Deux morts que sont un père et son fils. Tout a commencé au cours du mois d’août dernier, quand Gnard Pélagie, résidant à Abidjan, trouve la mort dans des conditions inattendues. Pour son inhumation, sa dépouille mortelle est transférée dans son village, à Niouldé. Le 12 septembre, elle doit être conduite à sa dernière demeure, au petit cimetière du village totalement en émoi. Mais juste avant cette cérémonie d’adieu, une vive tension gagne le village. Et pour cause, le cercueil de la défunte refuse de prendre le chemin du cimetière. Les porteurs ont du mal à le tenir. Dans ces circonstances, selon la tradition, la mort du défunt n’est pas naturelle. Des mains obscures de sorciers l’ont actionnée. On fait appel à de vieilles personnes initiées, qui s’adonnent à des incantations. Elles demandent à la défunte d’aller se reposer immédiatement. Dans le cas contraire, si elle est convaincue que des individus sont à la base de sa mort, alors, qu’elle les désigne tout de suite. Et là, comme si cet appel avait été entendu, le cercueil devient intenable pour ses porteurs. Il fait des tours par-ci, des tours par-là. Branle-bas délirant dans le village. Et soudain, le cercueil fonce sur Gnard Jean, le chef du village qui n’est autre que le père de la défunte. Le cercueil se rue sur lui avant de le renverser. Des cris s’élèvent. Pour ainsi dire, le chef de village est accusé d’avoir donné, par des pratiques occultes, la mort. Honte totale pour Gnard Jean qui, tout de suite, perd sa cote de popularité dans le village. Lui qui était si vénéré, est à présent l’objet de toutes sortes de quolibets. Le vieil homme, qui conserve encore toute sa vigueur d’ancien combattant, se dégage du dessous du cercueil. Il fonce dans sa maison, en ressort avec son fusil qu’il pointe sur la foule qui lui lançait des propos humiliants. Son fils Honoré court vers lui, dans le but de l’empêcher de commettre l’irréparable. Mais, il est trop tard. Le vieil homme met son fils en joue et fait feu. Le malheureux Honoré est foudroyé par une puissante décharge de chevrotines en pleine poitrine. Sa mort survient instantanément. C’est le sauve-qui-peut dans le village. Comme devenu fou, Gnard Jean va dans sa maison, dont la construction n’est pas encore totalement achevée, mais qui est tout de même occupée et y met le feu. Puis, toujours muni de son fusil, il s’enfonce dans sa case, d’où on entend une terrible déflagration. L’homme vient de se donner la mort, à l’aide de son fusil. L’humiliation d’avoir été accusé de sorcellerie, il ne l’a pas acceptée. Il s’est alors tué, après avoir commis des dégâts humains et matériels. Le village de Niouldé continue d’être sous le choc de ce double drame.

La Côte d’Ivoire rend justice aux sorciers d’Arkadio

afrik.com, dimanche 7 avril 2002
Les Eléphants seraient-ils victimes d’une vengeance des sorciers, mécontents de ne pas avoir été payés après la victoire de la Côte d’Ivoire à la Can 1992 ? Moïse Lida, ministre de la Défense et de la Protection civile semble être de cet avis. Pour preuve, il vient de solder ce différend vieux de dix ans dans l’espoir de jours meilleurs pour l’équipe.

Rien ne va plus pour les Eléphants ivoiriens. Non qualifiée pour la Coupe du monde 2002, écrasée par le Congo et éliminée dès le premier tour à la Can 2002, comme d’ailleurs deux ans plus tôt au Nigeria, abandonnée par sept entraîneurs en huit ans, l’équipe victorieuse de la Can 1992 n’est plus, depuis quelques temps, que l’ombre d’elle-même.

Une situation si catastrophique que le ministre de la Défense et de la Protection civile lui-même, Moïse Lida, s’en est ému. Et pense même avoir trouvé l’explication de cette série noire et la solution pour l’arrêter. Le mérite du triomphe des Eléphants à la Can 1992 reviendrait en fait en grande partie à l’intervention des sorciers d’Arkadio. En échange, ceux-ci devaient recevoir une conséquente rémunération. Qu’ils n’ont jamais reçue.

Ils auraient donc décidé de se venger en nuisant aux Eléphants. Mais c’était sans compter la clairvoyance du ministre Lida. En visite au village d’Arkadio, il vient de demander solennellement pardon, d’offrir une bouteille de liqueur et 1 500 000 francs cfa au village, afin que les sages assistent à nouveau la République et le ministère des Sports.

Réaction de la Fif

A la Fédération ivoirienne de football (Fif), c’est la perplexité qui domine. D’un ton amusé, le Directeur général déclare avoir été très " surpris " par la nouvelle qu’il vient d’apprendre dans les journaux. " C’est une décision plus politique qu’autre chose. Elle n’a pas été prise en concertation avec la fédération de football. " Il n’en dira pas plus. Quant au cabinet du ministre, il n’a pas souhaité fournir de plus amples explications sur cette étonnante décision. Une bonne nouvelle qui semble bien embarrassante.

Quoi qu’il en soit, la décision crée un précédent qui pourrait bien intéresser tous les féticheurs d’Afrique. Le mois dernier, l’un d’eux avait déjà essayé de faire valoir ses droits auprès des Lions Indomptables du Cameroun. En vain. Il devrait sans doute retenter sa chance lorsque les Lions Indomptables seront en moins grande forme.

La réincarnation
Une fausse réputation d'anthropophagie


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