La culture technique avant la colonisation
L'agriculture, chez les Wé, est assez semblable à celle des autres peuples Krou : c'est une "civilisation des clairières". Les Wé pratiquent la culture itinérante sur brûlis. Le riz et la banane plantain sont la nourriture de base, socialement la plus valorisée, le manioc et le maïs les nourriture d'appoint.
A ces produits vivriers traditionnels s'ajoutent, depuis un demi-siècle,les cultures commerciales du café et du cacao dont la pérennité contribue, avec la pression démographique, à stabiliser le terroir. L'élevage est peu développé quoique le bœuf ait été l'objet d'importantes fonctions rituelles (mariage, funérailles). La chasse continue à jouer un rôle important car les forêts de l'ouest ivoirien sont encore riches en gibier. Les anciens Wé connaissaient le travail du bronze et du fer. Lorsque les français entrèrent dans le pays guéré, presque toutes les mères de famille portaient aux pieds des bracelets de bronze, lourd parfois de plusieurs kilos. Vers 1900, ces bracelets de pied commencèrent à se raréfier, remplacés par la verroterie colportée par les Dioulas. L'art du Bronze pourrait avoir été perdu pendant la longue période d'insécurité et de guerre qui a accompagnée l'arrivée des colonisateurs.(d'après A. Schwartz)
Ormi quelques objets métalliques, la technologie des anciens Wé était assez rudimentaire comme en témoigne le marteau en pierre, nommé débosoou (pierre pour travailler).
Marteau en pierre recueilli en 1942 à Dozébli, prés de Diboké. La masse de cet objet est formé par une grosse pierre pesant environ 5kg et grossièrement taillé en forme de pyramide. Le manche est double. Il est constitué par une branche épaisse d'environ 2 cm, pliée en arc en son milieu. Ce manche est fixé à la pierre par des lianes qui forment autour de celle-ci deux couronnes réunies par des traverses. Une peau de singe est intercalée entre les lianes et la pierre. Il faut noter que ce marteau est censé avoir appartenu à un forgeron et pourrait avoir une valeur magique.