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La réincarnation

Chez les Wès, la mort n'était pas considéré comme la fin de la vie mais seulement comme une porte vers une autre vie dans le même monde. En effet, les anciens croyait à l'existence d'une âme immortelle appelée Zouhon et constituée par l'ensemble formé du souffle vital et du double invisible de l'homme.

Après la mort, ce Zouhon errait pendant un certain temps avant de se réincarner dans le corps d'un bébé appartenant à la même famille que le défunt. Les vivants devaient lui offrir des offrandes pendant cette période afin de lui rendre le parcours plus facile.

Il était possible d'influencer le cours d'une existence future en prenant des bonnes résolutions : ainsi, une sorcière très méchante (sorcière) a fait le souhait d'être gentille dans sa prochaine vie. La personne censée être sa réincarnation était très égoïste pendant son enfance et ses parents ne manquaient pas de lui rappeler sa résolution. Elle est devenue progressivement généreuse et dévouée, confirmant ainsi la tradition.

La réincarnation est établie par des personnes au fait de la tradition en s'appuyant sur des "preuves". Ainsi, l'âme d'un homme dont la tête avait été écrasée a été attribuée à un bébé dont le crâne était très rouge et "battait" à la naissance. Un autre c'est mis à pleurer à l'énoncé de son nom et n'a accepté de se calmer que lorsqu'il a été désigné sous sa vrai identité. Dans tous les cas, l'enfant reçoit le nom Wobé de son âme et le plus souvent un nom chrétien ou musulman pour faciliter son intégration à la société ivoirienne.

Parfois, un mort se réincarne dans une personne du sexe opposé. Le bébé garde alors le nom de son existence antérieure et il reste désigné dans les conversations comme appartenant au genre opposé à son sexe réel. Ainsi, Rachel est appelé Tchia, comme sa défunte grand mère, alors que ce nom appartenait à un homme qui vivait au début du siècle. Les Wobés parlent d'elle au masculin bien qu'ils la considèrent comme une femme à part entière.


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